Lors de notre première rencontre avec Fabrice Devesa, celui-ci nous avait laissé un canevas pour inventer des contes. Et ce jour-là, à l'oral, est né le conte de La petite fille bleue. En classe, chacun a apporté ses idées pour poursuivre et améliorer l'histoire. Voilà le résultat :
Il était une fois une petite fille qui avait de longs et beaux cheveux bleu clair et la peau d'un fort joli bleu qui fonçait avec le soleil. Elle répondait d'ailleurs au nom de Marine.
Cette petite fille aimait les animaux et vivait dans une ferme où tout était bleu du moindre brin d'herbe aux plus grands arbres. Les fleurs avaient des pétales de toutes les nuances de bleu, et même le soleil dans le ciel brillait de reflets bleutés.
Pour le reste, elle menait une vie tout à fait normale. Ainsi, tous les matins, elle trayait sa vache, donnait un peu de lait aux chats et du grain à ses canards.
Mais un jour où elle faisait de la balançoire, une chose extraordinaire se produisit : elle aperçut un petit lapin blanc. Elle sursauta, se frotta les yeux, se pinça pour voir si elle ne rêvait pas.
Le lapin s'enfuit, il entra dans la forêt et disparut derrière un arbre. La petite fille bleue décida alors de le suivre dans la forêt. Elle sauta de la balançoire et courut derrière lui.
Plus elle avançait, plus la forêt devenait sombre, presque noire. Mais, curieuse, elle suivait la petite tâche blanche. Elle arriva enfin dans une clairière où la lumière éclairait un paysage multicolore.
Le lapin était devant une petite maison d'où il s'était sans doute échappé. Marine restait bouche bée car elle n'avait encore jamais vu d'autres couleurs que le bleu.
Tout à coup, la porte de la maisonnette s'ouvrit et un étrange vieux monsieur l'invita à entrer. Il se présenta et lui dit qu'il était le magicien des couleurs. Il était en train de préparer une potion d'où s'échappait un arc en ciel. Mais il prit le temps de lui demander ce qu'elle faisait là. Marine lui expliqua qu'elle avait suivi le lapin blanc et lui dit d'un ton émerveillé :
« J'aimerais bien moi aussi avoir toutes ces couleurs chez moi. Pouvez-vous m'aider ? »
Le magicien sourit et lui répondit :
« Et bien, puisque tu m'as ramené mon lapin, je vais te faire ce cadeau. »
Il lui proposa de boire un peu de cette potion en lui expliquant :
« A chaque fois que tu prononceras un mot, une nouvelle couleur apparaîtra. »
Puis, quand elle voulut rentrer chez elle, l'arc-en-ciel se transforma en chemin qui la conduisit directement devant sa ferme.
Une fois là-bas, tout se passa comme le magicien l'avait prédit. Chaque fois qu'elle prononçait un mot, une nouvelle couleur apparaissait.
C'est ainsi que les pierres du chemin devinrent grises sous ses pas. Les prés verdirent. Et chaque fois, qu'elle se penchait vers une fleur en prononçant son nom, une nouvelle couleur apparaissait : le pissenlit et le tournesol se teintèrent de jaune tout comme le soleil ; les roses se colorèrent, les marguerites ouvrirent de longues pétales blanches, le coquelicot ajouta des tâches de rouge. Le bleuet lui refusa obstinément de changer de couleur. En même temps, la crête du coq se colora de rouge comme le toit de la petite ferme.
Marine était ravie et elle courut rejoindre les animaux de la ferme. A son tour, la vache se retrouva couverte de taches blanches et noires. Les canards se couvrirent de plumes blanches, vertes ou même violettes. Le pelage des chats devint marron, noir, roux ou même tigré.
Puis la petite fille elle-même prit des couleurs. Ses joues rosirent, ses cheveux blondirent. Seuls ses yeux restèrent bleus tout comme le ciel. C'était toujours sa couleur préférée mais elle était devenue plus éclatante au milieu de toutes les autres.
Un conte collectif des 6°1
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